Depuis quelques années maintenant, il faut reconnaître que la liste des projets relativement importants en matière d’énergies renouvelables pointent du nez en Côte d’Ivoire. Voir tableau ci-dessous.

 

 

 

ENERGIES RENOUVELABLES

Combustion des résidus d’extraction d’huile de palme pour la production de chaleur et d’électricité dans 7 unités agroindustrielles de PALMCI (2011) PALMCI
Combustion de biomasse pour la production de la chaleur et d’électricité par cogénération (2013)  

ADERCI

Extension d’une centrale thermique à cycle ouvert 222 MW en cycle combiner (2016) CIPREL

 

Centrale solaire de Korhogo (2017) Etat de Côte d’Ivoire et CIE
Diversification du mix énergétique de la Côte d’Ivoire (Centrale solaire de Boundiali (2018)) Etat de Côte d’Ivoire
Construction la première centrale électrique solaire flottante d’Afrique (2018) Agence Française de Développement (AFD)

Pour autant, le pays reste dans un contexte global d’institutions encore faibles dans ce stratégique domaine de promotion des énergies renouvelables.

  • Le CNS-CI (Conseil National Solaire de la Côte d’Ivoire)

Chargé de la mise en place du programme solaire mondial, (un sommet solaire mondial s’est tenu à HARARE au ZIMBABWE, en septembre 1996. Celui-ci avait recommandé un programme solaire mondial qui devait être mis en place par les ministères et institutions existantes avec un financement privé et public), de l’élaboration d’un programme national chargé de l’énergie solaire et le suivi des activités dudit secteur dont les objectifs étaient :

– la définition du mode de structuration du management des projets d’énergie solaire

– les études et les analyses des besoins énergétiques nationaux

– la définition des structures de gestion durable des installations

Aujourd’hui le CNS – CI reste un instrument théorique qui ne fonctionne pas !!!

  • La CNDD (Commission Nationale de Développement Durable)

Mise en place en Côte d’Ivoire seulement en décembre 2004, la CNDD a une vocation exclusivement consultative : elle n’a donc aucune mission relative à la promotion des énergies renouvelables.

  • L’agenda 21 en Côte d’Ivoire

Encore appelé  » actions 21 « , l’Agenda 21 est un ensemble cohérant d’actions proposées suite au sommet de la terre de Rio en 1992.

Le but de l’agenda 21 est d’améliorer la qualité de l’environnement et promouvoir un développement durable. Ainsi, l’agenda 21 est normalement un document à la fois stratégique et opérationnel.

En Côte d’Ivoire, le processus d’élaboration d’un tel document a démarré avec la mise en place du PNAE-CI (Plan National d’Actions Environnemental en Côte d’Ivoire.)

Ce plan, adopté en décembre 1995 pour les 15 années à venir (1996 – 2010), en conseil de ministres, avait pour objectif de doter le gouvernement d’un instrument efficace pour la gestion des ressources naturelles et la préservation de l’environnement.

Malheureusement, aujourd’hui encore, l’agenda 21 au plan national n’est pas effectif.

  • L’IREN (Institut de Recherche sur les Energies Nouvelles)

L’IREN est un institut de recherche en charge des questions d’énergies renouvelables (solaire, biomasse…), non équipé et sans budget, malgré sa création depuis 1980. Dans ces conditions il lui est impossible de développer des programmes de recherche-développement pouvant aider à la promotion des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire.

  • Le BNETD (Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement)

Depuis sa création en 1978, le BNETD est le bureau d’études et le conseil du gouvernement.

Bien que les énergies renouvelables soient inscrites dans la liste des champs d’intervention du Département  » Industrie, Energie, Mines et Hydrocarbures « , les échecs des projets initiaux ne favorisent pas encore la création d’une unité exclusivement chargée des énergies renouvelables au sein du BNETD.

Au final, il paraît évident que la faiblesse des structures étatiques qui devraient participer activement à la promotion des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire ne peut que ralentir, le mouvement désormais universel de la diffusion des énergies vertes dans le pays…

A défaut de créer un ministère exclusivement chargé du chapitre, la Côte d’Ivoire pourrait se doter d’une structure importante spécialisée dans le domaine des énergies renouvelables et qui aurait pour tâches principales de recenser les potentialités et ressources en la matière, initier des projets importants afin de les exécuter. Une volonté politique devrait suffire…

 

Dr Christophe GBOSSOU

cgbossou@expadd.org