Source: CIRAD, UNIV MONTPELLIER
Résumé
L’agriculture biologique offre plusieurs options pour documenter les transitions technologiques vers de nouveaux modèles de production, même si elle présente des aspects controversés : faiblesse des rendements, accessibilité aux normes, valeurs des écobilans ou accroissement du travail. En mobilisant différentes situations en Afrique subsaharienne, ce numéro thématique des Cahiers Agricultures contribue à illustrer ces controverses. Les articles constitutifs montrent comment l’agriculture biologique définie par les normes des pays industriels ne peut rendre compte de la diversité des réalités agricoles africaines. Il s’ensuit l’émergence de nouvelles certifications et demandes des sociétés locales. Cette émergence reste contrainte par l’insuffisance des bases de connaissances comparatives des réalités productives entre l’agriculture biologique et conventionnelle. Des innovations méthodologiques pour réduire les asymétries de connaissances sur la comparaison des performances sont alors proposées. Les résultats interrogent la nécessité de nouveaux indicateurs intégrant les questions de sécurité nutritionnelle et sanitaire. Ils montrent que l’agriculture biologique peut aussi être un levier de l’accroissement des rendements quand la rente forestière a été consommée par l’agriculture d’exportation. Tout en éclairant les controverses, ce numéro thématique pose l’hypothèse, que sous certaines conditions, l’agriculture biologique est une opportunité de rupture de paradigme technologique qui répond aux enjeux de développement en Afrique. Il invite à ne pas confondre cette rupture avec les mécanismes de transition incrémentaux portés par l’agroécologie.
Auteur de correspondance : ludovic.temple@cirad.fr
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