Source: IFDD, LEF 2016

Par Dr Christophe GBOSSOU (EXPADD)

Depuis son émergence en 1987 (Rapport Brundtland), le concept de développement durable est devenu l’un des paradigmes majeurs de notre siècle. L’idée de prendre en compte nos besoins actuels tout en intégrant ceux des générations futures, structure désormais la plupart des stratégies et discours politiques.

L’agenda 21, outil pertinent d’implémentation de ce concept dans les collectivités territoriales, initié en 1992 lors du premier Sommet de la Terre de RIO, reste , selon les observations, encore peu utilisé en Afrique. En effet, selon le Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI,2011), on note un faible taux de réalisation d’agendas 21 locaux dans l’espace africain: cela signifie que peu de collectivités territoriales se sont lancées dans les agendas 21 locaux.

Le niveau de réalisation d’agendas 21 locaux reste encore bas pour l’Afrique et l’Amérique du Sud qui n’ont pratiquement pas avancé depuis 2002 si l’on se réfère au recensement de l’ICLEI de 2002 indiquant que sur un total de 6500 agendas 21 locaux, on peut compter seulement 2 % pour l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Amérique du Nord [réunis] (ANTOINE Gallais et al.,2012).
En Côte d’Ivoire, le processus d’élaboration d’un agenda 21 a démarré avec la mise en place du PNAE-CI (Plan National d’Actions pour l’Environnemental en Côte d’Ivoire). Ce plan, adopté en 1995 pour les 15 années suivantes (1996 – 2010), en conseil des ministres, avait pour objectif de doter le gouvernement d’un instrument efficace pour la gestion des ressources naturelles et la préservation de l’environnement.

En 2011, la Côte d’Ivoire a par ailleurs validé sa Stratégie nationale de développement durable (SNDD). Malheureusement l’agenda 21 n’est pas encore effectif au plan national encore moins au niveau des communes.

Aujourd’hui donc, alors que la Côte d’Ivoire et de nombreux pays africains font toujours face à de grands enjeux économiques, environnementaux et sociaux (tels que la gestion des ordures ménagères, le faible niveau d’exploitation des énergies renouvelables (en dehors de l’hydroélectricité), le chômage des jeunes, les difficultés d’accès aux soins, etc., et suite à l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) par les Nations Unies en septembre 2015, une activation de cet outil est une excellente initiative.